La profession de psychomotricienne (ou psychomotricien pour les hommes) est encore peu connue du grand public, bien qu’elle joue un rôle essentiel dans le domaine de la santé et du bien-être. Parmi les questions fréquemment posées, celle du salaire revient souvent : combien gagne une psychomotricienne en France ? Quels sont les facteurs qui influencent la rémunération dans ce métier ? Cet article vous propose une analyse complète sur le sujet.
Qu’est-ce qu’une psychomotricienne ?
Avant d’aborder la question du salaire, il est important de comprendre le rôle d’une psychomotricienne. Il s’agit d’une professionnelle de santé paramédicale spécialisée dans les troubles du développement psychomoteur. Elle intervient auprès de personnes de tous âges : enfants, adolescents, adultes ou personnes âgées.
Les missions principales d’une psychomotricienne incluent :
- L’évaluation du développement psychomoteur
- La mise en place de thérapies adaptées (jeux, relaxation, activités corporelles)
- L’accompagnement de troubles tels que la dyspraxie, les troubles de l’équilibre, les troubles du schéma corporel, etc.
- La rééducation suite à un traumatisme ou à une maladie neurologique
Formation et accès au métier
Pour devenir psychomotricienne, il faut suivre une formation de trois ans dans un institut de formation agréé par l’État, sanctionnée par un Diplôme d’État de psychomotricien. L’accès à cette formation peut se faire sur concours après le baccalauréat, ou via des passerelles pour les étudiants en première année de médecine ou d’autres filières paramédicales.
Le salaire d’une psychomotricienne en début de carrière
En début de carrière, une psychomotricienne débutant dans le secteur public hospitalier (fonction publique hospitalière) est rémunérée selon la grille indiciaire des professions paramédicales.
En 2025, la rémunération de base d’une psychomotricienne débutante (classe normale) se situe autour de 1 900 € brut par mois, soit environ 1 500 à 1 550 € net mensuels. Ce salaire peut légèrement varier en fonction des primes ou des indemnités de résidence.
Évolution salariale avec l’ancienneté
Comme dans beaucoup de professions du secteur public, le salaire augmente avec l’ancienneté, les échelons et les avancements de grade. Une psychomotricienne peut atteindre environ 2 500 à 2 800 € brut mensuels (environ 2 000 à 2 200 € net) après 20 à 30 ans de carrière.
Il existe aussi un grade de psychomotricien de classe supérieure, accessible après quelques années d’expérience, permettant une rémunération plus avantageuse.
Salaire dans le secteur privé
Le salaire d’une psychomotricienne exerçant dans le secteur privé (cliniques, centres de rééducation privés, maisons de retraite, établissements spécialisés, etc.) est très variable. En moyenne, il est légèrement supérieur à celui du secteur public, notamment dans les structures bien financées. Le salaire mensuel brut peut aller de 2 000 à 2 700 € selon l’employeur, l’expérience et la localisation.
Psychomotricienne en libéral : revenus potentiels
De nombreuses psychomotriciennes choisissent d’exercer en libéral, notamment après quelques années de pratique en institution. Le statut libéral offre plus de liberté, mais aussi une grande variabilité des revenus.
Les consultations ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale, sauf dans des cas très particuliers, ce qui signifie que le psychomotricien fixe librement ses tarifs. En 2025, une séance coûte entre 40 € et 70 € en moyenne selon la région.
Une psychomotricienne en libéral peut espérer gagner entre 2 000 € et 4 000 € brut par mois, voire davantage si son cabinet fonctionne bien. Toutefois, il faut tenir compte des charges sociales, du loyer du cabinet, des impôts et des absences de congés payés.
Facteurs influençant le salaire
Plusieurs éléments peuvent faire varier le salaire d’une psychomotricienne :
- L’expérience : plus une psychomotricienne est expérimentée, plus son salaire augmente, que ce soit dans le public ou le privé.
- Le lieu d’exercice : à Paris ou dans les grandes agglomérations, les salaires ou les tarifs en libéral peuvent être plus élevés.
- Le secteur d’activité : le secteur médico-social (IME, CAMSP, EHPAD) peut proposer des salaires différents du secteur hospitalier.
- Le nombre d’heures travaillées : en libéral, plus le nombre de patients est élevé, plus le revenu augmente.
- Les spécialisations : certaines psychomotriciennes se forment à des méthodes particulières (Snoezelen, intégration sensorielle, etc.) et peuvent proposer des accompagnements plus ciblés, donc plus rémunérateurs.
Avantages et inconvénients du métier
Avantages :
- Métier riche humainement et socialement
- Variété des publics et des situations rencontrées
- Possibilité de travailler en institution ou en libéral
- Opportunités d’évolution (cadre de santé, formateur, etc.)
Inconvénients :
- Rémunération modeste en début de carrière
- Absence de remboursement par l’Assurance maladie
- Travail parfois émotionnellement exigeant
- Besoin de formation continue pour rester compétente
Comparaison avec d’autres professions paramédicales
Comparée à d’autres professions paramédicales comme les orthophonistes, les ergothérapeutes ou les kinésithérapeutes, la psychomotricienne a un salaire généralement moins élevé, notamment parce que ses actes ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie. Cela peut limiter l’accès à ses services, surtout en libéral.
Conclusion
Le salaire d’une psychomotricienne dépend de nombreux facteurs : secteur d’activité, ancienneté, localisation géographique, statut professionnel… En moyenne, il oscille entre 1 500 € et 2 500 € net par mois, mais peut aller au-delà en libéral ou dans certaines structures privées.
Malgré une rémunération parfois jugée modeste au regard de la formation et des responsabilités, le métier attire par sa richesse humaine et sa diversité. Pour celles et ceux qui souhaitent s’investir dans une profession qui allie corps et esprit, le métier de psychomotricienne offre une voie passionnante — même si la question salariale mérite encore des évolutions et une meilleure reconnaissance.